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Photo du rédacteurJenny Steiner

TCA : l'hyperphagie

J'ai décidé d'aborder aujourd'hui le sujet des troubles du comportement alimentaire (TCA). C'est quelque chose qui me tient à cœur d'en parler. Vu que je peux m'exprimer là-dessus, je pense que c'est important que je le fasse. Je peux peut-être rendre certaines personnes attentives à ça, pour qu'elles fassent attention sur elle-même et peut-être qu'elles peuvent aussi aider d'autres personnes. Je trouve que certains TCA sont trop peu connus et, parfois, également sous-estimés.


Peut-être vous pensez que je vais vous parler d'anorexie ou de boulimie, j'ai l'impression que ces deux maladies sont peut-être plus connues. Mais ce n'est pas sur ça que je vais m'exprimer maintenant. Ici, on va parler d'hyperphagie.


Déjà, qu'est-ce que c'est ?

Expliqué simplement, c'est le fait de commencer à manger et ne plus pouvoir s'arrêter. C'est une perte de contrôle total sur son alimentation. On mange, on mange, on mange jusqu'à ne vraiment plus pouvoir et être dégouté. Par exemple, on commence par une banane, puis un carré de chocolat, puis la lignée, puis, sans rien y comprendre la plaque de chocolat plus la boîte de biscuits qui était à côté sont terminées.

J'en ai déjà eu mal au coup tellement j'avais avalé de sucre. Et autant vous dire qu'après coup, on se sent vraiment mal dans sa peau.


Comment j'en suis arrivée là ?

C'est simple : régimes trop restrictifs et sous-alimentation. J'étais devenue obsédé par le fait de maigrir. Du coup je ne m'autorisais aucun aliment plaisir (chocolat, peut importe) et je me sous-alimentais. Mon corps était affamé. Ça ne m'a pas pris tout de suite, c'est seulement venu quelque mois après que je sois tombé dans ce cercle vicieux de régimes. Comme mon corps était affamé, lorsque je commençais à me nourrir je ne sais pas ce qu'il se passait, mais je perdais tout contrôle et je mangeais tout ce que je pouvais trouver. Aussi, je me souviens avoir eu cette voix dans ma tête qui me disait "foutu pour foutu...", qui m'empêchait de m'arrêter.


Comment je l'ai vécu ?

Après avoir eu une crise, le sentiment de honte et de culpabilité est horrible. En plus on ne se sent pas bien parce qu'on a mal au ventre. Le premier réflex est alors de "remédier à tout ça". Je faisais donc 1h30 de cardio extrême pour brûler les calories que j'avais avalé et ne mangeais plus rien d'autre de la journée, je sautais les repas suivants. Tout ça m'a finalement conduit à me mettre dans un cercle vicieux. Je faisais une crise, je dépensais au maximum les calories avalées, j'affamais à nouveau mon corps et je finissais par refaire une autre crise. J'avais un sentiment de mal-être horrible.


Mes conseils

Les régimes restrictifs ne sont pas bons ni pour le corps ni pour le mental. Perdre rapidement n'est pas sain, réellement. On peut à la limite faire un régime spécial d'un mois, mais si vous continuez vous allez vous créer des troubles du comportement alimentaires. Attention!

La privation extrême non plus n'est pas bonne. Le but est d'avoir un équilibre. J'aborderai bientôt le sujet de "la diète flexible" qui a montré des résultats incroyables. Je mange du chocolat tous les jours ce n'est pas pour autant que je ne progresse pas et c'est aussi ce qui me permet de tenir sur le long terme.


Comment sortir de là ?

Si vous découvrez cette maladie et que vous vous dites que vous en souffrez peut-être, c'est déjà un très bon point de le constater et de pouvoir mettre un mot là-dessus. Vous savez que vous n'êtes pas seul, que c'est une maladie et qu'on peut y remédier.

1. Il faut prioriser votre santé mentale et mettre l'objectif physique de côté. Votre tête est bien plus importante que votre apparence. Votre bien-être et votre santé également. Il faut avoir la force de se détacher (temporairement au moins) de ses objectifs physiques et mettre la priorité sur sa guérison. En plus, avec ces crises on ne progresse pas physiquement. Il faut d'abord se guérir.

2. Abandonnez tout régime. C'est la cause de vos crises. Votre corps est affamé et c'est ce qui provoque ces crises. Arrêtez de vous priver. Au début, vous allez un peu tout manger et certainement un peu trop, mais rapidement tout rentrera dans l'ordre. Vous allez peut-être reprendre un petit de poids (ce n'est même pas dit) mais lorsque vous serez stabilisé vous le reperdrez à nouveau. C'est normal quand on s'est privé si longtemps, c'est une réaction du corps. Il faut l'accepter et mangez ce dont vous avez envie. Aussi, n'attendez pas trop pour manger un bout lorsque vous sentez que vous avez faim.

3. Si vous faites une crise, il ne faut plus chercher à l'éliminer. Cela renforce ce maudit cercle vicieux. Dites-vous que ce n'est pas grave, votre corps va l'éliminer tout seul, c'est passé, c'est derrière, on continue d'avancer. Vous verrez ça finira par passer et vous ne ferez plus de crises.


Je sais que c'est une situation où l'on se sent terriblement mal. Ayez la force et le courage de faire passer votre santé mentale avant vos objectifs physiques. On ne peut pas vivre comme ça et ce n'est d'ailleurs pas une vie. Une fois que vous serez guéri, c'est à ce moment-là que vous aurez de véritables progrès physiques !


Les signes avant-coureurs

Quelques signes qui peuvent dire "attention, tu tombes dans un rapport malsain avec la nourriture". Je vais parler ici de mon expérience, des informations que j'ai pu trouver et de ce que j'ai pu constater chez moi (sur le moment je ne m'en rendais pas compte, c'est maintenant que je remarque que je n'avais pas un comportement "normal"). Je ne parle certainement pas de tous les signes possibles, mais c'est déjà ça.

1. Au début, tout part d'une obsession physique. Je pensais tout le temps à maigrir, mais vraiment toute la journée et ça me rendait malade.

2. J'étais devenue obsédée par les calories. Je regardais tout.

3. Je me privais d'énormément de choses et je me sous-alimentais (une femme à besoin environ de 1'400 kcal./jour pour survivre).

4. Je culpabilisais beaucoup trop après un repas plaisir. Par exemple si le soir je mangeais une pizza, le lendemain je faisais en sorte de brûler 800 kcal en cardio et je ne mangeais ni le matin ni le midi ! (Ce qui fait que j'ai affamé mon corps et tout ça m'a conduit à me créer ces crises).

5. J'étais obsédé par la nourriture. Je pensais tout le temps à ça. Vraiment. J'avais fini mon repas que j'attendais déjà le suivant avec impatience. J'étais obsédée par ce que j'allais manger et ça pouvait devenir un sujet sensible avec mon entourage. La nuit, j'en rêvais même ou je me réveillais et je n'arrivais plus dormir parce que je pensais à ça. Toute ma vie tournait autour de la nourriture et de mon physique, c'était une obsession.


Maintenant

Je fais attention à manger chaque jour suffisamment.

Je prévois de ne pas avoir un trop grand sentiment de faim, je mange avant d'être affamé.

Je mange des choses saines pour amener à mon corps tout ce dont il a besoin, mais aussi beaucoup d'aliments plaisirs (un équilibre).

Je sais me détacher des calories. Je prends conscience de ce que je mange et de ce que ça contient mais j'en fais plus une affaire d’État.

Je sais me faire plaisir et ne plus culpabiliser derrière. J'ai compris que mon corps était intelligent, qu'il se régulait tout seul et que manger un peu trop de temps à autre n'a aucune incidence sur mes objectifs. Au contraire, ça donne un coup de boost à mon corps, ça m'évite de diminuer mon métabolisme de base et ça peut réenclencher la perte de poids.

Je me sens vraiment mieux, j'ai de l'énergie, de la bonne humeur et pratiquement plus de crises. Il m'arrive de manger beaucoup, mais ça reste dans le contrôle et ce sont des aliments que j'aime, ce n'est plus une pulsion alimentaire incontrôlable.

Mon esprit n'est plus obsédé par la nourriture et ça fait du bien. C'est maintenant que je me rends compte toute la place et l'énergie que ça me prenait. J'ai un rapport beaucoup plus sain avec l'alimentation, mais j'avoue que certains jours, aller faire les courses ou choisir le restaurant peut être difficile. Je sens que je dois faire encore attention.


Mon déclic

En fait, je mentirais si je disais qu'un jour je me suis dit "Je veux guérir de ces crises". Déjà je ne savais pas que je souffrais de quelque chose, je ne savais pas que ça avait un nom et que c'était considéré comme une maladie. J'ai découvert ça par la suite. Du coup, c'est plutôt arrivé par hasard, quand j'ai compris que je pouvais manger plus sans prendre de graisse et, qu'au contraire, ça me serait bénéfique. J'ai commencé à manger bien plus pendant les vacances et au restaurant. Je ne faisais plus attention et j'avais arrêté de culpabiliser (ça demande un travail sur soi-même, sur sa façon de penser). Et tout ça, en me faisant plaisir, en donnant suffisamment à manger à mon corps, en continuant le sport : je n'ai pas pris de graisse, je me suis développée musculairement, je me sens bien mieux, je n'ai plus de crises et j'ai un meilleur rapport avec la nourriture ainsi qu'avec moi-même. Ma confiance en moi est revenue.


Ce que j'aimerais transmettre ici, c'est de faire attention à ne pas aller trop loin simplement pour son apparence. De plus, on a de fausses croyances en pensant qu'en mangeant peu on va perdre du poids. Notre corps est notre allié ! Il faut en prendre soin.

Je trouve aussi que ce type de maladie est trop peu connu et qu'on sous-estime le calvaire que peut vivre la personne.

J'espère avoir pu aider certain(e)s d'entre vous, avoir pu peut-être prévenir certains troubles et que vous ferez attention si vous avez l'envie de faire un régime.

Des bisous !

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